Tout savoir sur le miel bio
À l’heure actuelle, le bio est à la pointe des tendances. Dans le domaine de l’alimentation, les consommateurs sont également très nombreux à rechercher des produits labellisés organiques et issus de l’agriculture biologique. Le miel n’échappe pas à cette règle. Voyons les spécificités de ce nectar respectueux de l’environnement :
Comment est fabriqué un miel biologique ?
Fabriqué généreusement par les abeilles, le miel est l’un des produits naturels les plus savoureux, qui de se décline en 1001 saveurs sucrées : biscuits, pains d’épices, bonbons ou simple produit à tartiner. Et certains apiculteurs décident de se lancer dans la fabrication du miel biologique.
Quant aux autres produits de la ruche tels que la gelée royale, le pollen, ou la propolis, ils peuvent aussi obtenir le label bio : les méthodes de fabrication devront suivre scrupuleusement le cahier des charges imposé par les organismes certificateurs.
Les certifications bios du miel
Pour obtenir cette certification, un miel doit respecter un certain nombre de contraintes : il est par exemple indispensable que la plante mellifère pousse sans contact avec des pesticides ou autres produits chimiques. Bien entendu, la qualité et la traçabilité des produits doivent être effectives.
Si les conditions sont réunies, l’apiculteur obtient l’autorisation d’afficher le logo du label européen (représenté par une feuille verte étoilée), le label bio français AB (Agriculture biologique) ou encore le logo lié à toute autre certification.
Miel bio et cahier des charges
Les règles de certification sont strictes et en France, ce sont près de 600 apiculteurs qui détenaient la certification d’apiculture bio en 2016
Cela dit, et c’est bon signe : une quarantaine d’apiculteurs s’engagent dans la voie du bio chaque année, preuve que l’intérêt du public pour des produits plus respectueux des abeilles, de la santé et de l’environnement est en progression… On ne peut que s’en réjouir !
Le miel de qualité organique doit se conformer à un cahier de charges précis : chaque élément sera contrôlé minutieusement par un organisme certificateur indépendant, tels que Véritas ou Ecocert, qui délivrera ou non le précieux label après analyse.
Voyons-en les 7 grands principes :
1. Implantation des ruches et zone de butinage
Pour qu’un miel soit certifié organique, il est indispensable que les ruchers soient installés dans le rayon immédiat d’une zone encore sauvage ou à agriculture bio.
Plus précisément, la distance entre les ruches et cette zone ne doit pas dépasser 3 kilomètres et devra contenir au moins 50 % de sources de nectar et pollen naturels, biologiques, ou ayant un impact positif sur l’environnement.
Cette précaution permet d’éviter que les abeilles ne viennent butiner sur des cultures traitées aux pesticides.
Les zones où les abeilles butineuses vont aller récolter le pollen doivent être assez éloignées des usines, des décharges, des agglomérations urbaines, etc. Ici également, il faudra respecter une distance minimale de 3 kilomètres afin d’éloigner tout risque de contamination.
2. Produits de traitement :
Au niveau des produits de traitement aussi, des prescriptions existent pour obtenir la certification biologique.
Les produits de traitement contre le varroa (un acarien parasite) sont limités. Seuls les acides formique, lactique, acétique et oxalique ainsi que les molécules aromatiques (menthol, thymol, eucalyptol, camphre) ou encore les préparations homéopathiques et biodynamiques sont autorisées.
Vous vous en doutez, les produits de synthèse sont interdits d’utilisation !
3. Nourrissage des abeilles
Le cahier des charges du miel biologique implique que des réserves de pollen et de miel soient laissées au cheptel d’abeilles durant la période d’hivernage. Dans certaines conditions, le nourrissage est toutefois autorisé, mais il devra s’effectuer avec du miel ou du sucre bios.
4. Choix des abeilles locales
Le cahier des charges précise que « la préférence est donnée à l’utilisation d’Apis Mellifera et de ses écotypes locaux ».
En effet, notre abeille locale est considérée comme étant naturellement adaptée à son environnement, plus rustique et résistante face aux maladies et parasites. De plus, l’apiculteur qui se lance dans le bio a l’obligation d’acheter des reines et essaims bio.
5. Pas de mutilation des reines
Autre point positif du miel bio : aucun rognage (ou “clippage”) des ailes de reines n’est autorisé. Cette pratique permet en principe d’empêcher les essaims issus de l’exploitation de s’éloigner du rucher d’origine.
Un bon point !
6. Les matériaux utilisés pour construire la ruche
En matière d’habitat, les ruches doivent être fabriquées avec des matériaux naturels, sans utilisation de vernis synthétique. Le corps des ruches, les hausses et les cadres doivent être en bois. Les cadres intérieurs devront nécessairement être en cire biologique.
Les peintures à pigments naturels sont à privilégier, ainsi que l’huile de lin, l’essence de térébenthine ou encore les peintures ou lasures à base d’eau. Nos abeilles et leur reine doivent vivre dans un habitat le plus naturel possible.
7. Récolte, extraction et conditionnement
Il sera formellement interdit aux apiculteurs bios de se servir de répulsifs chimiques lors de la récolte du miel. Chaque matériel utilisé doit être autorisé à entrer en contact avec les denrées alimentaires.
Quant au conditionnement, il ne doit pas altérer la qualité du miel. De même, le matériel de conditionnement doit respecter les mêmes conditions que le matériel d’extraction.
Comment savoir si un miel est bio ?
La composition des miels varie en fonction de leur origine. Cependant, il renferme généralement entre 75 et 80 % de sucres simples, 15 à 20 % d’eau, et divers autres éléments.
Parmi ces derniers, on peut notamment citer les vitamines, les enzymes, les lipides, les protéines, les acides organiques, et quelques traces de pollen. En quantité limitée, l’on retrouvera également des matières minérales telles du magnésium, du cuivre, du calcium, du potassium et des oligo-éléments.
Il existe différents éléments qui servent à déterminer si un miel est bio ou non, mais un indicateur important est l’HMF : l’HydroxyMéthylFurfural peut indiquer la fraîcheur du miel. En se référant à la norme européenne, le taux d’HMF par kilo d’un miel ne doit pas dépasser 40 mg.
Et que nous indique ce taux ? Il donne une idée de la qualité du miel : plus il est élevé, moins le miel sera de qualité. En apiculture bio, certains apiculteurs s’engagent à ne pas excéder le taux de 20 mg/kg.
Mais parce que vous n’êtes pas chimiste, fiez-vous tout simplement aux labels bios reconnus tels que le label européen, AB, Bio cohérence, Nature et progrès ou Demeter.
Nous l’avons dit : leurs cahiers des charges sont stricts et assurent aux consommateurs une production et traçabilité fiables.
Pourquoi choisir du miel bio ?
Il existe de nombreuses raisons qui incitent à opter pour le miel bio.
On le sait, le miel offre de nombreux bénéfices au niveau santé, de par ses propriétés antioxydantes, antibactériennes et anti-inflammatoires. Et un miel bio, c’est l’assurance d’avoir un miel produit dans le respect de l’environnement, des abeilles, sans produits de synthèse ni produits chimiques.
En apiculture bio, tout doit être garanti au plus naturel, de la fabrication des ruches aux zones de butinage, de l’entretien des écosystèmes au nourrissage des abeilles. Choisir du miel bio, c’est veiller sur sa santé et celle de ses proches. Mais c’est aussi faire le choix de consommer responsable, local et de favoriser les producteurs à taille humaine.
Bon à savoir : En apiculture bio, les mélanges sont interdits. Le producteur n’a pas le droit d’associer sa propre production avec du miel importé.
Le miel bio et ses limites
Si le miel bio a de nombreux avantages pour le consommateur, les abeilles et l’environnement, il a un coût non négligeable pour les apiculteurs qui décident de s’y investir. Il faut savoir que ceux-ci , une fois la certification obtenue, doivent encore débourser jusqu’à 1000 €/an pour une cotisation permettant de la garder. C’est sans la doute la raison qui fait que de nombreux producteurs locaux, fabriquant des produits d’excellente qualité, ont du mal à rejoindre la démarche.
Miel cru, pur, non filtré ou biologique, quelles différences ?
Il existe une grande variété d’étiquetage en matière de miels et vous avez peut-être déjà croisé des appellations telles que « pur », « cru », « non filtré » ou « biologique ». En ce qui concerne ce dernier, nous en avons vu les spécificités.
Pour le reste, voici en quoi ces dénominations consistent :
- Miel cru : le miel cru n’a pas été chauffé jusqu’à la pasteurisation (71 °C). Dès lors, les vitamines, enzymes ou minéraux sont préservés : un avantage indéniable pour la santé ! Cependant, ne jetons pas la pierre à la pasteurisation du miel : elle permet une meilleure durée de conservation et réduit les risques de fermentation.
- Miel pur : dans le cas d’un miel pur, vous consommez un produit 100% pur, sans aucun autre ingrédient ajouté. Fort bien, mais de quelle manière ce miel est-il produit ? L’idéal est de combiner miel « pur » et miel « bio », pour s’assurer qu’il soit fabriqué de la façon la plus respectueuse des abeilles et de l’environnement.
- Miel non filtré : lorsque l’on filtre un miel, on en retire les plus petites particules. Le miel filtré est chauffé pour faciliter le filtrage : il n’est donc plus « cru ».
Pour être sûr d’obtenir exactement ce que vous recherchez, le mieux est de rechercher des petits producteurs de miel qui font preuve de transparence quant à leurs processus de production.
Participer, à votre échelle
Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que les colonies d’abeilles ont tendance à disparaître, avec pour causes l’utilisation de produits phytosanitaires (pesticides insecticides), les monocultures, et la perte générale de la biodiversité.
Une véritable catastrophe écologique, puisque c’est grâce à elles que se reproduisent la plupart de nos végétaux, via leur rôle de pollinisateur. Elles sont donc l’un des piliers de l’équilibre des écosystèmes de la nature.
Savez-vous que vous pouvez, vous aussi, apporter votre pierre à l’édifice en tant que particulier ? Quelques idées pour contribuer à la sauvegarde des abeilles :
• plantez dans le jardin ou sur le balcon des plantes mellifères ou des aromatiques dans votre jardin, accessibles par les butineuses : lavande, rhododendron, coquelicot, violette, thym, sauge, coriandre, géranium, bourrache, ou encore : thym, origan, basilic, menthe, romarin
• installez un hôtel à insectes
• supprimez les produits phyto pour l’entretien de vos espaces extérieurs et utilisez des techniques naturelles
• aménagez un point d’eau fraiche pour abreuver les abeilles
• et bien sûr, soutenez les apiculteurs locaux et bios en consommant leur miel !
Où acheter du vrai miel bio ?
Compte tenu de sa rareté, il n’est pas facile de trouver un point de vente qui propose un véritable miel bio : afin d’éviter tout arnaque, adressez-vous directement aux apiculteurs locaux qui se spécialisent dans sa production.
Vous pouvez encore vous tourner vers les sites d’E-commerce qui proposent des produits bénéficiant de la certification bio. Chez Sucrénature, nous avons fait ce choix. Vous trouverez nos miels d’Acacia, Fleurs ou Sarrasin bios fabriqués par des artisans apiculteurs passionnés et engagés.
Conclusion :
Plus exigeante que celle du miel conventionnel, la production du miel bio nécessite le respect d’un grand nombre de conditions. Cela le rend assez rare et donc plus cher, c’est indéniable. Mais notre santé et la préservation de l’environnement ont-elles un prix ?
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